jeudi 1 juillet 2010

Biosphere

Aujourd'hui j'ai envie de revenir sur une de mes premières grandes émotions musicales : le norvégien Geir Jennssen, alias Biosphere.
Ce devait être en 2001, j'avais 11-12 ans, et ma mère m'a offert la compilation des musiques de pub Levi's. Avec cette compil, j'ai découvert à la fois le punk (Cockney Rejects), le rock indé (Clinic, Lilys, Boss Hog), le rock psychédélique (Death in Vegas) et l'ambient (Biosphere). Biosphere a connu un moment de gloire grâce à une très belle pub de 1994 réalisée par Michel Gondry qui utilise son tube techno "Novelty Waves". Un titre techno très sombre, avec une basse acid et plein de sons qui renvoient à une imagerie spatiale, qui me fascinait à l'époque, et me fascine un peu toujours.



Grâce à ce morceau, j'ai découvert l'album Patashnik (1994), qui est en fait bien plus ambient que techno. Il s'agit du deuxième album de Geir Jennssen, et on y trouve ces drones sourds qui font sa marque de fabrique, des plages de synthé très planantes et des tas de samples qui nous donnent l'impression d'entrer en contact avec des astronautes. Voire d'être un astronaute. Ce disque a révolutionné ma manière d'écouter la musique.



Je pourrais passer en revue toute sa discographie, parfaite de bout en bout... A la différence de l'ambient plus récente, la musique de Biosphere est très "naturelle", ou organique, elle renvoie directement à environnement sonore réel, en plus des sons synthétiques. Par exemple, le premier morceau de Substrata (1997), c'est juste le son d'un avion, entendu au lointain, à l'aube peut être... Il provoque toujours chez moi cet état de rêverie émerveillée que je sens en écoutant Chill Out de KLF.



Geir Jennssen vit à Tromso en Norvège, ville située au dessus du cercle polaire arctique. On ne peut pas s'empêcher d'y penser en écoutant cette musique faite de sons atténués, comme étouffés. Cirque (2000) est son album le plus "glacial", pas seulement à cause de la pochette... mais aussi à cause des samples : commentaires d'un explorateur polaire, gouttes d'eau évoquant des grottes ou de la glace...





Au cours des années 2000, la musique de Biosphere s'est radicalisée. Les bourdonnements sourds qui faisaient sa signature dès ses premiers titres technos sont devenus l'essentiel de sa musique. On peut déja le remarquer sur Cirque, mais cet album comportait encore des percussions, des samples très variés... Sur Shenzhou en 2002, Jennssen construit sa musique exclusivement à partir de samples de Debussy, mis en boucle et traités pour créer cette matière sonore unique. Cette évolution vers plus de minimalisme est confirmée par Autour de la Lune (une commande de Radio France, basée sur un roman de Jules Verne) sorti en 2004, qui n'est plus que drones et longues plages abstraites. Son dernier album, Dropsonde (2006), revient par contre à des sonorités plus proches de Cirque (boucles de percussions, probablement samplées sur des disques de jazz).

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