mercredi 23 juin 2010
Red Crayola / Red Krayola
1967. Pendant que la côte ouest sombre dans la léthargie acid rock, c'est au Texas que ça se passe. Les Red Crayola sont les vrais héros du psychédélisme. Il s'agit aussi de musique "acide" dans un sens ; dans un sens qui évoque moins l'abandon mystique et drogué qu'une ambivalence douce-amère. On ne peut pas "triper" sur Red Crayola, tant leur musique est faite de ruptures, d'agressions soniques, de déséquilibres et d'asymétries.
Même si la conception de leur premier album, Parable of Arable Land doit un peu à l'idéal communautaire hippie (n'importe qui pouvait être invité à faire du bruit sur les "Free Form Freakout" qui ponctuent l'album), ce disque n'en reste pas moins empreint d'une réelle violence, à l'opposé de la béatitude hippie.
Wouh ! A partir de la 3e minute c'est vraiment le pied !
Vous voyez peut être où je veux en venir : les Red Krayola (avec un K, la marque de crayons leur ayant demandé de changer de nom) se reforment à la fin des années 70, comme si le punk leur avait finalement donné raison. Mayo Thompson emménage alors à Londres et devient l'une des figures pivot du label post-punk Rough Trade. Les albums qu'il produit ensuite (Solider Talk en 1979 et Kangaroo? en 1981) sont marqués par la récente mutation du rock, tout en ryhtmes brisés, cris et guitares stridentes. C'est un parcours assez étrange, finalement, que de se taire pendant 10 ans (1969-1979) pour ressortir quand tout le monde commence à faire comme nous.
"Microchips and Fish" : un morceau carrément no-wave !
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Faudra que tu m'expliques : triper, ça veut dire écouter de la musique linéaire et molle ? Parce que le psychédélique pour moi, entre Tomorrow never knows (que je n'aime pas) et Blue Jay Way (que j'aime), c'est plutôt fait de ruptures et de discordances. Mais j'ai jamais compris ce qu'on entendait par triper.
RépondreSupprimerSinon, je suis trop fan des Crayola, bien entendu.
(et puis le leader s'appelle mayo...)
Déja : t'aimes pas "Tomorrow Never Knows" donc tu comptes pas. :D
RépondreSupprimerPassons sur triper, qui veut tout et rien dire, mais ce que je voulais dire c'est qu'il y a des musiques qui favorisent l'abandon ; pas forcément la musique psychédélique en général. Et je boude pas ça du tout, au contraire ! Mais je préfère les groupes qui produisent autre chose qu'un fond sonore pour trip drogué. Red Crayola pas un truc sur lequel on "se laisse aller" je pense. Comme Captain Beefheart.
En fait ce que j'entendais par "triper", c'est un peu la manière dont certains écoutent le reggae... :D Quelque chose comme ça.
C'est ce que j'avais compris, et c'est vrai que, ne me droguant pas, ces musiques me concernent moyennement. Mais avoue que Silver Apples, Red Crayola, et Blue Jay Way c'est trop trippant !
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